31 décembre 2008

Il ya toujours un retour (avant un nouveau départ)

Voilà 2 semaines que nous sommes revenus d'argentine, la densité de globules rouges diminue et les souvenirs commencent à décanter..
Guillaume à déjà tout dit sur son blog, à mon tour de lancer pèle-mêle les faits marquants
de cette expé "Puna Argentina 2008" ... liste non exhaustive loin s'en faut.

Volcán PISSIS.Cumbre a 6882 msnm. from Gustavo Gonzalez on Vimeo.



  • La logistique simplissime de cette expé. 5 mails échangés avec Marcelo pour les billets de bus et c'est parti. Très peu de matériel à acheter, hormis les lyophilisés... mon sac est d'ailleurs encore près à partir... son porteur aussi !
  • La préparation physique sur le parcours des 25 bosses à Fontainebleau tous les dimanches pendant 3 mois, avec le sac plein de bouteilles d'eau. Ce fut plus dur pour les pattes que toutes les balades altiplanesques.
  • L'astuce évidente et diablement efficace du complément alimentaire en Fer (TARDYFERON, le même qu'on prescrit aux femmes enceintes)...merci M. Paperon.
  • Le complexe maladif des argentins face à l'argent : incapables de donner le prix d'un service ou de produire un devis... il faut les violer pour obtenir ce genre d'info.
  • Le maudit "flap-flap" ininterrompu de la tente de Guillaume, chahutée par le vent toute la nuit, qui m'empêche de m'endormir alors que ses occupants ronflent comme des bienheureux.
  • Le petit déjeuner magique chez Marcelo à 5h30 du mat', à l'écouter nous raconter l'envers du décor de la pseudo expé archéologique de 1991 sur l'Incahuasi, lorsqu'il découvrit une statuette Inca en argent.
  • Ma stupeur lorsqu'il m'annonce que le Llullaillaco n'est certainement pas le plus haut site archéologique du monde.
  • Notre excitation à l'entendre égrainer une longue liste de voies et de sommets vierges, certains ne seraient même pas répertoriés...
  • Armando et Oscar, nos hôtes discrets de Las Grutas. Hormis l'entretien de la route, leur unique occupation est le football à la TV... une science qu'ils partageront allègrement avec Patrick.
  • Comment le temps semble s'arrêter lors de ces interminables voyages en avion ou à travers la pampa. Rien n'en subsiste, pas un souvenir, même pas l'impression de longueur.
  • Martin et Diego,qui nous ont accompagnés en 4x4. Insouciants et généreux.
  • L'accueil incroyablement réconfortant de Martin, 1 km avant de retrouver le camp de base du Pissis. A 200m on l'entend scander Pi-ssis Pi-ssis et lorsque je m'approche de lui, moribond essouflé, il se prosterne à mes pied en répétant "Grande, Grande", avant de m'étouffer dans une accolade sincère et fraternelle. Il était certainement plus ému que moi.
  • La tête de Guillaume (faute de voir la mienne) lorsqu'à Buenos Aires on nous annonce qu'il est 12h et pas 10h... alors que nous revenons tranquillement de prendre notre petit dej', persuadés que nous avons laaargement le temps de prendre un taxi vers l'aéroport à une heure de là, d'où notre avion décolle à 14h...
  • L'incorrigible gourmandise de Guillaume lorsqu'il s'agit de crème glacée argentine... la même qui s'applique à toute pièce de viande issue de la Pampa, de préférence de plus de 300g. Et je ne parle même pas du vin de Mendoza qui le rend intarissable... ni des argentines elles-même, qui suscitent chez cet homme d'indescriptibles et soudaines pulsions amoureuses.

  • La complicité naturelle entre Patrick et Guillaume. Exactement ce qu'il faut pour passer de longues heures sous la tente, à évoquer sans fin le menu idéal du prochain repas, quitte à ce que l'expé se compose de 2 groupes, ce à quoi je m'attendais et qui ne me déplait pas.
  • La métamorphose de Guillaume sur le Pissis. Il se lâche lorsque l'on approche de la montage, il est galvanisé, motivé comme jamais. Et lorsque le sommet est en vue... il s'envole. Il est le moteur de cette expé, c'est la sienne, du début à la fin ! C'est non seulement un plaisir de voir tous ses doutes s'effacer, c'est également une aubaine pour Patrick et moi puisque dans son élan conquérant, il se sacrifiera systématiquement et sans rechigner à l'ingrate tâche de faire fondre de la neige pour nous tous, alors que le soleil disparait et que la température dégringole à une vitesse vertigineuse. Bravo et milles mercis que je ne t'ai pas exprimés la haut Companero.
  • Le coaching appliqué de Patrick par Guillaume. Patiemment il explique, l'équipe (les crampons, la voie, les Incas etc) et répond à toutes ses questions, même simplistes.
  • Les séances photos "érotiques" de Guillaume au milieu de nulle part. Martin et Diego ne s'en sont toujours pas remis.
  • Le côté "grand adolescent" de Patrick. Facile à vivre, amusant et très consensuel, excellent marcheur et incorrigible gourmand, mais qui se laisse vivre et se contente de suivre le mouvement sans prendre d'initiative. En fait, je regrette qu'en 15 jours il n'ait jamais mis en route le réchaud ou installé un camp... mais est-ce important ?
  • Nos "grands jours" chacun notre tour. Patrick sur le Cerro Beltran : rythme mécanique et soutenu, sans fléchir jusqu'en haut. Guillaume sur le Pissis : grandiose (et dégoutant... 2eme fois qu'il me fait le coup !). Moi: le 3nd jour sur l'Incahuasi... une montée à 5700m en puissance, qui se paye le lendemain...
  • Nos coups de barre, chacun son tour encore: Guillaume sur le Cerro Beltran, 5 gerbis pour 5300m, not bad. Patrick sur le Pissis, une arrivée au Camp 2 à 6350m, complètement en vrac, aphone, le nez qui coule et des cernes jusque par terre... direction la tente et bonne nuit. Moi, sur l'Incahuasi et le Pissis, à chaque fois que nous avons dormi 700m plus haut que la veille, tel le lapin Duracell sans ses piles...reste plus que le moral pour avancer.
  • Ma fringale cataclysmique du jour J. Vide, pas une once d'énergie. Le coeur qui ne dépasse pas les 130 bpm, pas essoufflé, mais rien dans les jambes. Pour avancer, je me fixe des objectifs courts : le prochain rocher à 5m. Le plus long sera la descente, quasiment au déambulateur. Une leçon de ténacité cependant, et un retour d'humilité au passage.
  • Fiambala del valle. Village au bout de la route, oasis posé sur le sable entre des montagnes déchiquetées. Le temps s'organise différement ici. Aucune règle ne semble s'appliquer à la vie de ce bled.
  • Las termas : bain de jouvence à température idéale (35°C à 45°C). Quel bonheur de ne rien y faire. S'asseoir dans l'eau chaude et sans cesse renouvelée, un livre à la main.
  • La Roma : ce resto est en passe de devenir mythique. L'acceuil y est chaleureux, authentique (il y a beaucoup de choses dans ce mot !) et c'est le seul endroit qui mérite l'appellation resto à Fiambala.
  • La coupe de cheveux de l'intarrissable patron de La Roma vaut à elle seule le détour : superbe calvitie, recouverte par une interminable mèche gominée qui s'étire d'Est en Ouest ou du Nord au Sud selon le vent. Veronica : la serveuse ronde et enjouée de la Roma. Son rire nerveux omniprésent et son regard insistant qui dévore inlassablement les 3 gringos fraichement débarqués... Patrick, t'as une touche !
  • Les paysages incroyables de la Puna. Des perspectives qui s'étendent sur des centaines de kilomètres grâce à l'absence d'humidité. Les bleus saturés des lagunes salines sur fond de roches volcaniques ocres.
  • Un ciel vierge de toute trace d'avion... quel luxe !
  • Le crissement de la pierre ponce sous les bottes et le tintement métallique des bloques d'andésite.
  • L'absolue concentration de chaque pas : choisir ses appuis, fermes et stables pour progresser rapidement et ne pas gaspiller son énergie.
  • Ma tente, imperturbable sous les rafales de vent, mais 10 cm trop courte. Je l'ai revendue sur place sans perdre 1$...j'vais peut-être racheter la même (just kidding !)

et mille autres détails qui me reviendront certainement plus tard, et me donneront j'espère envie de repartir... vers le Tres Cruces ?

24 décembre 2008

Altimétrie

18 décembre 2008

Summit Cross

La preuve...
No comment...

Premières Photos

Incahuasi, SanFrancisco et Salar de San Francisco depuis le sommet du Cerro Beltran (5285 m)

Incahuasi et Morrocho depuis le sommet du Cerro Beltran

Salar del Incahuasi - Nuages venant de l'Est

Laguna Azul et sommet du Cerro Tres Quebradas (ou Cerro Pato)

Laguna Verde et ciel... bleu

Laguna Amarga au pied du Pissis

Incahuasi, San Francisco, Cerro Beltran depuis le Falso Morrocho

Vue depuis l'Incahuasi vers las Grutas

Laguna Azul près du Pissis

Volcancitos depuis le col entre Incahuasi et Incahuasi Chico

Laguna Amarga, Laguna Verde et Glacier Nord du Pissis depuis El Balcon

21 novembre 2008

Le logo...enfin !

Je crois en avoir fait 20 versions différentes, dont quelques unes sont encore affichées dans le salon.

Finalement, il a fallu choisir LE logo de l'expé...
le voilà :


Guillaume a fait imprimer une dizaine de T-shirts que nous aurons lundi prochain.

14 novembre 2008

J-15 et entrainement au Mont Blanc

J-15, la pression monte !!

Il nous fallait un dernier test pour nous rassurer.

Durant le week-end du 11 novembre nous avons pris la direction de St-Gervais avec l'intention de monter le plus haut possible sur le Mont-Blanc.



Patrick n'était pas de la partie, mais nous avons emmené Marie-Christine qui voulait se rafraichir les idées avant de repartir vers Kourou.. je crois qu'elle n'a pas été déçue... sensations fortes et beaux panoramas étaient au rendez-vous

Le temps était également de la partie et nous avons pu monter jusqu'au refuge de Tête Rousse (3180m).
Pas un pelé sur la montagne, pas mal de neige à partir de 2000m.



Bilan :
  • Re-étalonnage de nos besoins alimentaires en altitude (3 fois rien)
  • Re-apprentissage du montage des tentes et de la cohabitation sous toile (ça me manquait d'entendre Guille ronfler !!)
  • Test final du matériel (on en prend toujours trop !) et découverte que mon sac à dos est vraiment à bout de course ... son successeur est déjà commandé (North Face Prophet 65).

Nous voila fin prêts.

Reste à valider quelques points avec Marcelo en Argentine et trouver un sac de couchage convenable pour Patrick.

05 novembre 2008

Et de Trois...

SUPERB ! Nous partirons à 3 dans les Andes !

Patrick se joint à nous pour notre plus grand plaisir.

Nous avons fait ensemble le Mont Blanc en juin 2007 et une mémorable traversée du Vercors au printemps 2008.
L'expédition "Incahuasi - Pillanhuasi" sera l'occasion pour lui de se frotter enfin à la haute altitude, après quelques treks du côté des Annapurnas.
Et pour tous, la certitude d'avoir un comapagnon de route fiable, costaud et surtout... facile à vivre et sacrément marrant !

Welcome on board Pat !

PS : Pillanhuasi est le nom Quechua du Pissis.
Nous n'avons pas encore fixé notre choix concernant le logo de l'expé... Faites nous part de vos préférences.

07 octobre 2008

And so you're back, from outer-space...

... with that sad look upon your face...

Et voilà, les 2 compadres de l'altiplano reprennent du service.

C'est pas qu'on se soit ennuyé ces 2 derniè
res années (Pik Lenin en été 2007 au Kirghizstan, Pico de Orizaba and Co. en décembre 2007 au Mexique), mais il fallait une piqure de rappel après nos aventures 2005-2006 dans la Puna.

Guillaume et sa mule fidèle (ça c'est moi... rien à voir avec mon caractère affable légendaire !) reprennent donc du service, pour un trip court mais intense dans le Nord-Ouest Argentin.

Oblectif : Acclimatation éclair entre 4000 et 6000m sur la frontière argentino-chilienne et bavante sur le Pissis (6795m) ou l'Ojos del Salado (6893m) selon les opportunités.


Décollage le 27 novembre - retour le 15 décembre.... keep in touch

Plus d'infos sur le site de Guillaume .

.... I will surviiiiive (pour ceux qui n'avaient pas reconnus les paroles de la chanson de Gloria Gaynor)

12 mai 2008

"When you've opened these doors
They can never reclose
When you've walked down that road
You know where it goes
You've been with the best
Nothing compares
Consider from this
When you've been where i've been
You can no longer return"


Hope you'll find your way home... Good luck

Un message anonyme laissé sur le blog en juillet 2006, qui résume bien mon état d'esprit 2 ans plus tard.

Around the clock

13 juin 2006

Downloads

Ya du nouveau !!!

Une première version du blog en version papier (format A5 - sans les photos) ainsi que la page de garde. (Cliquez sur les images pour télécharger les fichiers PDF).

Le fichier KMZ pour Google Earth est disponible !
(cliquez sur l'icone Google)

01 juin 2006

NEWS

Saludos a todos.

A venir dans les prochains jours :

- Une version PDF imprimable du blog... et dans l'ordre chronologique
- Un fichier KMZ pour Google earth avec les positions GPS de tous les treks... ça vaut de l'or !
- Une adresse mail pour toute question ou commentaire est activée : fabriceontheroad@gmail.com

Retour à Paris lundi 5 juin...

31 mai 2006

Jour 304 - Toulouse

Vivre, c'est faire de nos rêves des souvenirs.
Sylvain Tesson

Ce blog était censé être un moyen de diffuser de temps en temps des nouvelles des Amériques. Il est allé bien plus loin que je n'aurais pensé.
Petit à petit, il est devenu le véritable journal de bord de ce périple. Il me servira (me sert déjà !) à me souvenir de ces instants vécus intensément mais dont la permanence est terriblement éphémère.

A ceux qui hésitent à se lancer dans l'aventure...

N'hésitez pas, foncez. Le plus dur est de lâcher cette illusion de confort ou de sécurité occidentale, de règler quelques affaires administrative et le reste... c'est que du bonheur (pas que du plaisir, mais un vrai bonheur !). A ceux qui pensent que c'est une perte de temps, voici un proverbe africain simple : "si tu n'étudies pas, voyage !".
La "Grande Traversée des Andes"... est indiscutablement le diplôme dont je suis le plus fier !

Et si ces quelques lignes, à la publication plus ou moins régulière vous ont fait voyager... maintenant à vous de me faire rêver !


Je sais, d'expérience, que courir le monde ne sert qu'à tuer le temps.
On revient aussi insatisfait qu’on est parti.
Il faut faire quelque chose de plus.
Ella Maillart

29 mai 2006

Jour 303 - Barcelona - N 41.42020º E 2.150184º

This is the F***ing END !

Retour dans l'hémisphère nord. Voyage de 12h, nickel avec toute la place nécessaire pour mes cannes en compagnie de Paola une péruvienne sympa qui travaille pour l'ONU.

18h... Barcelona. Frénétique, design, blindée de minettes collées à leur portables et de business man "m'as-tu-vu"... ou réciproquement et vice-versa... quelle claque !
Je me sens agressé de toutes part... un retour à la féroce société de consommation...
Passage en vitesse chez mon pote Sam. J'ai l'impression qu'on s'est quitté la semaine derniére... génial !

J'VEUX DES MONTAGNES... ou un gros Pisco Sour !


En somme, je m'aperçois que les voyages, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu'on est revenu !
Sacha Guitry

28 mai 2006

Jour 302 - Lima - S 12.14705º W 77.02369º

Pour ce dernier voyage en bus, je teste le "bus cama". Siéges en cuir, larges et enveloppants, mais décidément encore trop courts !
Arrivée à Lima à 5h30, j'hésite... Musées ou glandouille !
La perspective de me trimballer le sac dans les musées ne m'enchante pas vraiment.

Je patiente à la station de bus jusqu'à 9h puis prends un taxi vers le centre commercial Larcomar, au bord de l'océan Pacifique, dans le quartier chic et cher : Miraflores.

Le café Starbuck vient d'ouvrir, réintégration en douceur dans les habitudes occidentales. Au passage, les deux serveuses acceptent que je dépose mon bardas pendant queques heures dans la cuisine... Gracias chicas !

Je passerais le reste de la journée à me balader au milieu des magnifiques villas " fortifiées" de Miraflores avant de retourner à Larcomar pour y voir le "DaVinci Code"... presque en entier.

16h30. Un taxi m'amène à l'aèroport moderne de Lima, réplique de celui de Barcelone.
Pas de pression, je ne réalise pas que c'est la fin de l'aventure, juste un saut de puce supplémentaire vers une autre destination... une de plus.

27 mai 2006

Jour 301 - Huaraz - S 9.53028º W 77.5299º

Dernier petit dej' succulent au café Fox... le jus de fraise est démoniaque !

Avant mon départ, Paulino, Juan, Yover et Marco insite pour célébrer l'ascencion avec un Pisco sour comme il se doit.

Pour la toute premiére fois, ça me fait drôle de quitter un endroit. Lorsque je vais payer ma note, Juan fait le compte : 12 nuits chez Churup... pas étonnant que je commence à considérer cet endroit acceuillant comme un "chez-moi" et que gens qui y bossent soient devenus jour après jour de véritables amis.

Juste avant de partir en courant pour prendre le bus en direction de Lima, je fait affaire avec Paulino en lui vendant ma tente ainsi que les crampons. Je n'en ai pas tiré le meilleur prix, mais ça me fait plaisir de savoir qui les utilisera !

Ciao amigos y ... hasta la proxima. Reste encore une floppée de sommets dans les parages, et pas de moindres ! Pour moi, la plus belle montagne du monde, c'est... l'Artesonraju !

D'excellentes infos sur Huaraz et le callejon de Huaylash chez AndeanExplorer.

Jour 300 - Pisco - S 9.00958º W 77.63247º

0h45. Ce doit être une des premières fois que je dors 3 heures d'affilée en montagne. Il fait à peine -2/-3ºC et je m'habille en vitesse. Dehors on s'agite et secrètement je fais un pronostique sur le temps que mettrons Pippi Langstrumpf et son gars pour se mettre en route...
Record battu ! 1h15 pour s'habiller et avaler un café ! Je me souviens maintenant pourquoi j'aime la montagne en solo !
2h, nous partons vers le talus glaciaire, qu'il faudra descendre sur l'autre versant puis traverser une infâme moraine avant de remonter au milieu des blocs de roche instables vers le glacier.
4h15, nous chaussons les crampons. Je me dis que si nous avons mis 2 heures pour arriver jusqu'ici, le sommet ne sera pas atteint avant 8h... j'aime pas ça !
Qu'importe, fallait être en forme lors de la première visite sur le Pisco... Na !
Surprise, c'est Ralf qui en bave ce matin alors que c'est Kriss qui s'inquiétait hier...je souris en pensant à cette devise "Altitude is the great equalizer !".
Toute les minutes il faut faire une pause ... décidément ça va être long.
Le premier pont de neige est franchi... plutôt solide !
Nous voila au pied du mur... en guise de mur, c'est une pente de 50º maximum, vraiment pas de quoi paniquer. Je commence à me dire que je devrais prendre le large.
Le soleil se lève, s'enflamme et la pyramide parfaite de l'Artesonraju fait son apparition.
Enfin la difficulté tant attendue. Marco me disait qu'il me faudrait une bonne technique pour la franchir seul... rien de plus qu'une grosse marche de 2m de haut tout au plus... je suis vert. 2 heures que je me traine et me pêle encordé à cause de ça !
Je m'approche de Marco qui daigne me signer mon ticket de sortie... enfin on va pouvoir enclancher la seconde.
Derrière nous, un groupe d'italiens de l'expédition K2-2004 arrivent à fond... pas question de laisser passer.
Reste 400m à grimper sur une pente prononcée dans un vent fort chargé de cristaux de glace qui me fouette le visage... ahhhh! ça réveille !
7h, le sommet est à quelques pas dans un ciel bleu immaculé. Les italiens sont toujours bien dérrière, j'aurais le privilège de bénéficier seul de cette vue magique pendant quelques minutes!

Quelle vue grandiose ! L'Artesonraju plein cadre, l'Alpamayo en arrière plan, le Huandoy et ses trois sommets étalés sur 70º, les deux sommets du Huascaran et l'arrête éffilée du Chopicalqui... c'est carrément "schwing" !

Les italiens atteignent le sommet quelques minutes plus tard pour l'incontournable scéance photo.

Marco traine ses clients, les pauses se multiplient et à 50m du sommet Ralf veut faire demi tour... finalement ils arriveront au sommet vers 8h30, raides morts mais contents tout de même.

Le retour sera une formalité jusqu'à la moraine. Sous le cagnard la traversée de ce champ de caillase et de poussière est un calvaire qu'il faut prendre en patience, prudemment.
11h, de retour au camp, Yover me reçoit avec un café chaud et réconfortant.
Avant de retourner vers Cebollapampa, il faudra tout de même convaincre nos 2 acolytes germaniques de souffrir pendant 1 heure supplémentaire.
Alors que le soleil disparait derrière les sommets de la Cordillera Negra, je jette un dernier coup d'oeil vers les 3 sommets du Huandoy... quelles images, quelle journée, un final éclatant pour ce périple de 10 mois... et quelques idées pour un éventuel retour !



I am being driven forward into an unknown land.
The pass grows steeper, the air colder and sharper.
A wind from my unknown goal stirs the strings of expectation.
Still the question – shall I ever get there?
there where life resounds.

A clear pure note in the silence.