07 septembre 2005

jour 43 - Costa Rica - N 11.06792 W 84.75046

Matinée bricolage. Un peut de cordonnerie, renforcement de quelques coutures sur le sac... résultat acceptable. Décollage à 13h direction Altagracia pour prendre le ferry qui n'arrivera qu'à 19h. Pour patienter, discussion endiablée sur tout et rien avec quelques Nicas, vautrés sur un tas de banane en partance pour San Carlos.
Le 'Solentiname' est un de ces vieux cargos d'eau douce eou s'entassent jouyeusement toute la faune des îles, hommes, femmes, enfants, volailles et des montagnes de bagages... je passe sur le bruit, la chaleur intenable, l'odeur indescriptible, à peine supportable... mais c'est l'essence même de ce type de voyages, cette promiscuité que l'on oserai même pas imaginer dans nos vies tranquilles d'Européen. Je ne suis tout de même pas maso au point d'en redemander... je prend mon tapis de sol et direction le pont ou quelques hamacs sont déja plantés entre les poteaux. Je trouve mon bonheur et c'est parti pour 3 heures de sommeil intermittent, tout content d'avoir trouvé le spot auquel personne n'avait pensé.
Minuit... quelques gouttes... ah finalement le hamac c'est pas con ! Je remballe le tapis de sol, met mes sac au sec (gros sac poubelle) et sort le poncho (encore un sac poubelle !). A ce point j'ai le choix... rester sur le pont en m'abritant tant bien que mal du vent et de la pluie ou retour avec le bétail. Tentative de retour en soute...Arrrrghh vision de cauchemar, la plupart son couchés par terre, avec une poule comme oreiller (selon la poule ça peu être sympa !) aprés un rapide coup d'oeil, pas une place disponible quels que soient le niveau ou la position ! De retour dans le vent ! Je trouve une caisse derrière la cabine de pilotage... j'y passerai le reste de la nuit (à l'exception de l'escale sur l'archipel de Solentiname) assis, plié en 2, chapeau vissé sur la tête à compter les gouttes qui me glissent dans le cou.

6h30 au bout de 10h sur le lac Nicaragua, arrivée à San Carlos (N 11.12196°, W 084.77735°), atmosphére moite dans ce bled sordide à la croisée des fleuves. Contrôles de police, fouilles et finalement 4 heures d'attente au bureau d'immigration. Fonctionnaires du monde, vous mériteriez un blog pour que je vous y exprime toute ma gratitude... et puis non tiens, ce serait gâcher du temps pour des gens qui n'en valent décidément pas la peine ! 2 heures sac au dos, sous la pluie, à faire la queue pendant qu'un trou du cul de douanier sensé ouvrir sa cabane flottante à 8h prennent le temps de savourer son petit dej' en te regardant ... en plus il se marre avec ses congénères (il doit bien y avoir quelquechose de génétique !) à se foutre de ta gueule pensant que tu ne comprends rien à ce qu'ils racontent... Pas même l'ombre d'une gêne quand tu lui demandes, en espagnol (sorpresa cabrito !), si par hasard il n'y aurait pas un décalage horaire spécifique à ce cloaque !
Peine perdue, je passe donc mon temps à remplir les fiches d'immigration des quelques mamas illétrées qui font la queue, aussi excédées qu moi mais bel et bien résignées. Toujours les mêmes questions : ou tu vas ? d'ou tu viens ? combien ça coûte ? t'es américain ? (celle là elle me gonfle pas mal !) mais toujours "muchas gracias, que dios le bendiga !".

11h enfin dans la lancha pour 1 heure de trajet sur le rìo Frio. Voyage au ras de l'eau, moyen idéal de surprendre les hérons, cormorans, aigrettes, martin-pêcheurs et autres bestioles au longs becs emmanchés d'un long cou... on ne s'en lasse pas. 12h débarquement au Costa-rica.
Formalités de douane expédiées en 2 minutes et course vers le terminal de bus... il me faut arriver à San José ce soir. Ce sera chose faite vers 18h30 aprés 2 changement de bus et un coup de fil pour annoncer mon débarquement imminent (en clair ça veut dire j'suis là dans 4 heures, met la bière au frais !).
Home sweet home ! Une fois de plus je suis reçu comme un roi par Hiram, avec un (très) bon verre de vin chilien et un succulent jamòn serrano. Le matériel que j'avais commandé au USA suite au vol de mon sac est là et pour votre plaisir (il y en a qui protestent de ne pas avoir les nouvelles fraiches des amériques au petit dej' !)... un appareil photo !

23h... crash dans le plumard !

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