07 septembre 2005

Jour 41 - Volcan Maderas - N 11.44586 W 85.51231

Avec un couple de catalans, nous décidons de grimper jusqu-au cratère du Maderas (1360m) accompagnés d'un guide... ça vaut mieux, 2 ricains se sont perdus dans les nuages il a quelques mois, on a retrouvé leurs os au fond d'une ancienne coulé de lave, bien nettoyés par les fourmis, au bout de 12 jours.
Démarrage en douceur (je m'suis réveillé encore (deja ?) fatigué aujourd'hui) au travers des champs de riz et shorgo.
Transition par des plantations de café á l'ombre puis entrée dans une forêt qui se fait de plus en plus dense avec l'altitude. au fur et mesure de la progression, l'humidité augmente, le chemin de plus en plus boueux et escarpé. Arrivés dans les nuages, la végétation se referme fougéres, mousses et lichens prennent le dessus.
Chaque pas s'accompagne d'un ignoble bruit de succion dans l'argile collante. Le sommet est proche, le chemin creusé dans l'argile rouge est maintenant une tranché de 1.50m.
Tête baissée, ruisselants, nous avançons sous les racines noires, lisses et brillantes, sointant de cette humudité malsaine. A chaque pas il me faut arracher mon bâton pris dans la boue. C'est une lutte continue, comme si ces racines qui recouvrent le sol m'agrippaient au chevilles ! Dans cette atmosphére lourde, suffocante, immergé dans cette végétation aux formes torturées, le cris d'un singe hurleur, longue plainte, puissante et guturale, me fait immédiatement penser á une nouvelle de H.P. Lovecraft... était-ce un singe ou l'appel de Cthulu ?
Pour couronner le tout, il faut dire que l'on trouve sur cette île-volcans des pétroglyphes au formes étranges... je serais à peine surpris de voir un ptérodactyle sortir de la brume... faut que j'arrête Spielberg !
Descente vers le cratére et sa “lagune“. 20 minutes de descente sur des rochers hyper glissants, difficile d'assurer la moindre prise. Dans la brume qui décidement ne s'ouvrira pas aujourd'hui je tente une baignade dans les eaux sombres et glauques du cratére. Un ptit 20ºC ! Un métre de profondeur... et 2m de vase, gluante... à chaque pas c'est une sensation infecte, qui s'accompagne d'un dégagement de gaz á l'odeur d'oeuf pourri... so much pour la lagune ! On s'arrache !

Ça valait le coup de monter, mais la descente s'annonce coton avec cette gadoue. Pour pimenter le tout, quelques coups de tonnerre de mauvaise augure et c'est le déluge. Au bout de 10 secondes, nous sommes trempés jusqu'aux os et pendant les 4 heures que durera la descente, ce sera la douche, les cheveux dans les yeux (pour ceux qui en ont !). A chaque goutte, c'est un aller simple direction les boots... lovely ! Le chemin s'est transformé en ruisseau et sans savoir ou nous mettons les pieds, la descente est franchement acrobatique, mais pas la moindre chute á déplorer (too bad !).
Ce soir c'est pizza au feux de bois (ce sont des italiens qui tiennent la finca Zopilote !)... sans blague, jamais mangé une pizza aussi bonne (et méritée !).

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