28 septembre 2005

Jour 61 - El Pulpito del Diablo - N 6.37471º W 72.30230º

5h... Brrr fait frais, -2°C et la tente est gelée. Pas question de s'habiller dans ce "binz" minuscule, autant vous dire que c'était vite fait à la sortie du sac !
Pfff, même le réchaud a du mal à démarrer ce matin, le café sera tiède, mais le lever du soleil est grandiose.
Tant bien que mal, les mains engourdies, je fais mon sac.
7h... c'est parti pour la grimpette. Selon Roberto j'en ai pour 4 heures de caillasse dans la vallée pour rejoindre le col qui marque le départ de l'ascencion du Pulpito del Diablo (le pupitre du Diable).

J'opte pour une option différente (héhé !) en choisissant de grimper directement pour me mettre au niveau du col le plus tôt possible... mauvaise pioche. Après être monté de 100m il me faut les redescendre et recommencer ! Les blocs de pierre sont plus gros cette fois, c'est bien plus ludique de jouer au chamois avec 15kg sur le dos et 50m de gaz à coté ! Ludique mais vite crevant à 4700m. Heureusement j'atteinds le col au bout 2 heures (j'ai un pêche d'enfer !).
Je pose mon sac (en espérant qu'il n'y pas de sapajou Guatémalteque dans les parages !) et d'un pas décidé prends la direction du Pulpito, ce gros monolithe de 70m, digne de "2001, l'odyssée de l'espace".

1h30 plus tard, après avoir traversé un gigantesque dalle de granite et 400m de nèvé... 4957m et il temps de faire demi-tour.
Physiquement, les 5000m sont parfaitement faisable, même si la progression dans la neige est lente et épuisante, mais le risque devient vraiment trop important.
En cette saison des pluies, les températures sont trop clémentes et la neige de mauvaise qualité. A 2 reprises je me suis retouvé enfoncé jusqu'à mi cuisse. Seul, sans crampon ni piolet alors que j'atteinds la glace qui craque au soleil, c'est décidé : les 5000m seront pour une prochaine fois ! (même si c'était à portée de main et que j'aime pas du tout faire demi-tour !).
Le retour dans mes traces est une formalité. Je récupère le sac et au but d'une descente "indescente" de 700m et 4 heures de plus, j'atteinds finalement une petite maison perdue dans les prés à 3700m : el estadero de Don Pastor.

2 petits vieux et leur petit fils m'acceuillent chez eux. Pas envie de remonter la tente ! Une bonne soupe de patates et un grand verre de lait cru me remettent d'aplomb dans cette cuisine noire de suie... silence, sourires génés et à chacune de mes question on répond religieusement "Si Señor!". Panne de courant, c'est le moment de sortir la frontale... quel effet, idéal pour rompre la glace. Du coup on me passe commande pour noël ! Je partage la chambre sombre du jeune qui ne se lasse pas des photos prises à Panama et sur le bateau ! J'adore ces montagnards, longs à sortir de leur réserve mais tellement sincéres!

Encore un ptit brin de discussion avec les quelques militaires sympas qui camptent à 2 pas et extinction des feux... dans mon sac bleu !
Je confirme, c'était une bonne grosse journée !!

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