13 octobre 2005

Jour 75 - Chinchiná - N 4.97960° W 75.59582°

A quelques encablures de Manizales se trouve le coeur de la région de production caféière : Chinchiná. Débarqué en fin de matinée, j'y déambule, déçu ! Rien de remarquable dans ce bled, l'église est une horreur, la place centrale quelconque, seul l'usine de café liophylisé mérite le détour, et on m'y refuse l'entrée. Je sais pertinement qu'en insistant il serait possible d'y faire un tour, mais là... ça me gonfle de marchander.
Retour en ville, je passe à côté du "centre culturel", traduisez "le club de billard". Il y a lá á peut prêt 50% de la population masculine de plus de 50 ans de Chinchina ! Allons y prendre un café !
Luciano et Gustavo sont 2 retraités, intrigués par ma présence, ils engagent la discussion et j'en profite pour leur demander si il serait possible de visiter une plantation de café dans les environs. Erreur fatale ! Les 2 compéres se lancent dans une discussion sans issue : Je pense qu'il faudrait qu'il aille chez Pedro... Non, c'est trop petit, il vaut mieux aller chez Juan, mais c'est trop loin "... c'est du Pagnol à la colombienne et d'une certaine façon, un vrai régal ! Finalement, ils se mettent d'accord pour m'accompagner chez Carlos Roldan, il habite à 2 pas de lá. Nous voila tous les trois à sonner à la porte de Carlos ! En chemin, tout le monde est mis au courant "ya un français qui va visiter la finca de Don Carlos, il s'appelle Mauricio ! " Du troisiéme étage, Carlos se penche au balcon "Que pasa !"... personne ne filme ???
Le temps d'enfiler une chemise et Carlos vient nous ouvrir la porte. Je laisse les 2 compères qui ont maintenant de quoi raconter pendant les 15 prochains jours. Carlos me reçoit chez lui, me présente son épouse (Matilde)... "encantado !". Carlos a été pendant plus de 25 ans le responsable du réseau de stations météo de l'institut du café, il en connait un rayon ! Son projet s'appelle "Colina del Sol", une finca toute en pente de 10ha, dominant la ville, qui appartenait à son arriére grand-mère, qu'il voudrait transformer en "centre d'éducation écologique". Nous décidons de nous retrouver en début d'après-midi pour une petite visite.
13h30, impeccablement ponctuel, doucement Carlos me guide vers les hauteurs en me racontant l'histoire de Chinchina, de la guérilla, des narcos et du café. Au bout de 2 heures, nous arrivons à la finca. Loin du tumulte de la ville, la vue est imprenable.
Je fais connaissance des ceuilleurs de café qui pendant que l'on pése la ceuillette du jour m'expliquent tous le process de la récolte à la vente des grains.
L'après midi passe tranquillement au fil de la conversation. Carlos cherche des investisseurs pour son projet... le potentiel touristique est indéniable, ça vous intéresse ?
18h, il est temps de redescendre, accompagné de Camilo, ceuilleur, 10 ans, 1.20m les bras levés, et littéralement mort de rire à chaque fois que je glisse sur cette pente de folie, au péril de mon coccyx !

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