22 novembre 2005

Jour 117 - Chachapoyas - S 6.232039º W 77.869107º

Ay caramba ! Je viens de rater le bus de 30 secondes et il me faut attendre 1 heure pour que le suivant soit plein et prêt à partir vers Jaén. Pendant 3 heures, le paysage est surprenant. Au bord de la rivière Utcubamba, se succèdent les champs de riz, parsemés de manguiers, cocotiers et papayers. Sur les hauteurs ce sont les ananas, énormes, que l'on cultive. 1er trophée de la journée... un malheureux chien qui ne savait dans quelle direction traverser la route... un peu couillon !
10 minutes pour traverser cette grosse bourgade poussièreuse, à bord d'un tricycle (sur base de honda 125cm3). Ces engins grouillent de partout, sans respect pour un éventuel code de la piste. J'ai vraiment envie d'en piquer un et de faire une course poursuite endiablée à la James Bond ! Plus tard... plus tard.
Le temps de prendre un succulent jus d'ananas et nous voila dans une Toyota Corolla (seule voiture vendue au Pérou apparement !) en direction de Bagua Grande. La route suit une série de plissements géologique au bord de la riviére puis s'élève avant d'entrer dans une grande dépression de 50 km de long, bordée d'une impressionnante cordillière, couverte de nuages menançants. 2nd trophée... one chicken !
Débarquement et hop ! encore un coup de tricycle vers un autre "terminal" (en fait un garage dans un quartier délabré) et direction Perdro Ruiz. La route s'approche doucement de cette cordillière et s'engage dans un étroit défilé flanqué de parois de grès rouge (comme dans les vosges du nord !) de plusieures centaines de mètres... impressionnant !
Nous atteignons Pedro Ruiz vers midi. Le village est étrangement désert... pas un commerce, pas un café ouvert. Au bout de 5 minutes d'attente sur le pont en direction de Chachapoyas, un papi vient me serrer la main et m'informe d'un "paro"... une manif !
La première du voyage !
Je me dirige vers l'endroit ou la route et bloqué. Heureux hasard, j'arrive à l'heure de la soupe ! Tout le village est réuni attour de la cantine de fortune et en mins de 2, sans même m'en rendre compte, me voilà assis à discuter en degustant ma soupe, un jus de fruit et une assiette de riz.
5 km sont bloqués. Le village proteste car l'administration locale veut délocaliser la gestion des écoles du canton, 6 personnes sont concernées. Après avoir acheté et partagé quelques gateaux, (des sablés bretons à s'y méprendre !), je me met en route vers l'autre extrèmité du blocus. 2 jeunes m'accompagnenet et me harcèlent de question concernant l'agriculture et les reliefs européens... sympas.
Au bout d'une heure, nous touchons au but. Pour la peine, j'ai droit à une rasade d'aguardiente et à quelques feuilles de coca (ça se mastique avec un peu de bicarbonate de soude ou tout autre substance permettant d'augmenter le pH de la salive et de ainsi d'extraire les principes actifs de la feuille... et on a les dents vertes).
La route vers Chachapoyas est une fois de plus spectaculaire. Au fond d'un canyon karstique, la route longe la rivière bouillionnante.
18h. Chachapoyas. Je descends à l'hotel Orquideas ou je suis reçu chaleureusement... et maintenant... fait faim !

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