22 décembre 2005

Jour 148 - Licancabur - S 22.83311º W 67.88255º

1h45, debout la dedans ! Surprenant la température est à peine inférieure à 0ºC. Je m'attendais à vraiment tester le sac de couchage et voila que je créve de chaud.
2h05, en route Nestor ! Le challenge est d'être au sommet pour le levé du soleil (5h45) et de revenir au refuge avant 10h (heure de départ du bus pour le Chili)... va falloir faire chauffer les mollets !
Bonne surprise, le chemin est plutôt facile à repérer, mais c'est raide et dans la caillasse c'est 2 pas en avant et 1 pas en arrière. Epuisant cette connerie !


Je prends un rythme d'ascencion constant de 300m/h que je tiendrais jusqu'au sommet, avec une seule pause avant une partie d'escalade sur de gros rochers vers 5500m. Dur mais beaucoup plus efficace que la marche dans le sable.
5h08, j'atteinds le sommet.
Il fait carrément plus froid ici, les gants sont juste suffisant et je ne peux pas m'arrêter de marcher, sous peine de ne plus sentir mes orteils. Prendre des photos est une école de patience avec les gants. En contre bas, je contemple le plus haut lac du monde (150m de diamétre à 5900m d'altitude... des fous furieux américains sont venus y faire de la plongée en 2003 !), entouré de quelques pénitents (pics de glace de 50cm à 3m de haut).
Le spectacle est grandiose. Le ciel change de couleur à l'est, les sommets volcaniques se découpent lentement sur l'horizon... j'en oubli le froid et dés les premiers rayons de soleil je commence à me réchauffer.
Paradoxalement, réaliser cette ascencion ne me fait bondir de joie ! C'est plutôt une satisfaction sereine et contemplative qui domine, "assis sur le rebord du monde".
Je m'imprégne de chaque seconde, "attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi" (M. Proust). Le temps semble s'arrêter mais à 6h la montre me rappelle à l'ordre... faut descendre en vitesse.
40 minutes de descente en glissade dans les cendres seront suffisantes pour atteindre la tente. Efficace, mais quelle giclée d'adrénaline sur ces pentes à 50º.
Pas le temps de faire chauffer le café, je refais mon sac et repars biscuits entre les dents vers la Laguna Verde. 8h, la fatigue se fait sentir, j'ai mal aux pieds. 9h30, toujours pas de voiture à l'horizon et je suis à 40-45 minutes du refuge... pas le temps de ralentir sinon je suis planté 24h dans le trou du cul de la Bolivie ! 10h15, refuge de Laguna Blanca, le bus est encore là, sauvé ! 15 minutes plus tard nous nous mettons en route vers San Pedro de Atacama au Chili ! La logistique les gars, ya q'ça d'vrai !
14h, après une splendide démonstration d'inefficacité de la douane Chilienne...San Pedro de Atacama, 2500m plus bas, 40ºC , gringolandia et ses prix en conséquent (10$ la nuit et repas à 15€ !).
Pas de bus vers l'Argentine avant le 27 décembre... No way ! Seule solution de retranchement : 24h de bus vers Santiago de Chile puis Valparaiso... au niveau de la mer !
22h, j'ai 8 heures de marche dans les pattes (1000m D+ 1500mD-), perdu 3500m d'altitude, encaissé une variation de température de 50ºC en quelques heures, je commence à voir des étoiles en plein jour... je crois que je vais bien dormir ! Ciao !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

juste des post it sans photo ni commentaire. Et notre noel à nous

Alors
une petite maxime africaine

Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

et

joyeux noel

Olivier