Le passage à Santiago n'avait réellement qu'un but : compléter mon équipement (moins cher et plus de choix au Chili qu'en Argentine) en vue des prochaine semaines. Je retrouverais d'ici 8-10 jour l'ami Guillaume, mon partenaire de montagne favori. D'ici là, il va falloir refaire des globules rouges.
Après avoir pas mal hésité, je dècide de revenir vers Mendoza, terrain connu certes, mais ou un certain Cerro Plata m'a posé un lapin... et je suis têtu, donc je tente à nouveau ma chance.
Le mètro, 7 mois que je l'avais oublié celui là !
Rames automatiques, larges couloirs, un poil plus acceuillant que son collègue parisien, le métro de Santiago est équipé des rames françaises et de la signalétique barcelonaise... je ne me sens pas depaysé.
Le matériel est dans le sac (la CB a eu très mal!) et je fais un détour vers le centre, bien que n'ayant pas envie de me mettre les pieds dans un musée ni de visiter une quelconque cathédrale. Santiago me laisse absolument indifferent et j'ai simplement hâte d'en sortir.
Plaza de armas, le coeur de cette ville tentaculaire.
Les rues alentours, flanquées d'immeubles sales, ne sont qu'une suite de magasins : fringues, centres commerciaux ou l'on compte 25 coiffeurs l'un à côté de l'autre, quelques cafés aux portes opaques (les fameux "cafés con piernas", ou une demoiselle très peu vêtue vient vous servir ... dixit Guillaume ! j'trouve ça d'un glauque incroyable). Une allée pietone, piêtre copie des Ramblas de Barcelone, ou tout les 25m se succèdent des kiosques à journaux, dont 50% des références sont des magazines de cul ... mais qu'est ce que c'est que cte binz ! Le tout dans un état nécessitant un gros coup de rafraîchissement.
Si la ville (la petite partie visitée, du moins) semble s'être arretée dans les années 90 espagnoles, les gens eux me semblent encore bloqués dans les annees 60 / 70 ! Anecdote symptomatique : le chanteur que j'ai le plus entendu au chili (et même a Santiago), c'est notre cher Adamo national ! Heureusement U2 débarque dans une semaine et Santana prend le relais ( si le concert n'est pasannulé, faute de ventes de billets !).
Du coté du terminal de bus, sur les coups de 18-19h, ce sont des dizaines de vendeurs qui étalent leur collections de CD et DVD pirates sur les trottoirs. Une fois de plus 50% ... du cul ! A croire qu'ils sont sous pression les chiliens !
Bref, ces scénes revelatrices d'une societe á 2 vitesses ne m'auraient pas surprises en Bolivie, mais dans la capitale de ce pays moderne et 5eme ville du continent, ca me laisse carrément perplexe.
L'héritage du vieux colonel Augusto sera long à effacer, et il faudra beaucoup d'audace et d'impertinence aux nouvelles générations, pour taper dans le nid de dinosaures et changer le pays en profondeur.
Les "plus de 30 ans" ont encore été élevés dans le système morose "Amour, travail, patrie (et discretion, ajouterais-je)", leur complexe d'infériorité collectif, surtout face aux argentins, est sacrement bien ancré.
Alors que j'écris cela, je me dis que c'est un jugement bien dur, mais ce sont les premieres impressions...
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