C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose,
c'est demain, éternellement demain.(Roland Dorgelès)
25 avril 2006
Jour 272 - Cuzco - S 13.51430º W 71.97434º
Derniers préparatifs avant de partir vers Choquequirao et dernières visites à Cuzco, notament l'église San Blas et son incroyable pupitre taillé dans un seul arbre et constitué de plus de 1000 pièces finement sculptées. Le crâne de l'artiste orne fièrement sa pièce maîtresse !
Jour 271 - Sacsayhuaman - S 13.50838º W 71.98176º
Second tour "cusqueño". Une demie journée pour visiter les principaux sites de la ville : Qorikancha (le temple du soleil, rasé, sur lequel est érigée la basilique Sto Domingo. Ce temple était recouvert intégralement de plaques d'or qui servirent à payer la rançon d'Atahualpa, prisionnier de Pizarro en 1533), la cathédrale (également construite à partir des pierres des temples Incas), Puca Pucara, et Sacsayhuaman, (prononcer "sexy woman")l'impressionnante "forteresse" de blocs cyclopéens qui domine la ville. Cyclopéens, mon oeil !
Le terme cyclopéen signifie simplement qu'il aurait fallu être fort comme un cyclope pour déplacer ces mégalithes parfaitement taillés. 140 tonnes pour le plus gros !
Le site dégage une puissance incroyable et l'emboitement exceptionnel des pierres me laisse perplexe. Combien de temps, d'hommes pour construire cette ville. Combien de temps pour la détruire ?
En parallèle à ces visites, je m'immerge dans la lecture de "the conquest of the Incas" de John Hemmings. Très certainement LE livre de référence sur cette courte et intense période de l'histoire.
Je pensais mettre les voiles demain en direction de Choquequirao, ce sera finalement après demain, logistique oblige.
Le terme cyclopéen signifie simplement qu'il aurait fallu être fort comme un cyclope pour déplacer ces mégalithes parfaitement taillés. 140 tonnes pour le plus gros !
Le site dégage une puissance incroyable et l'emboitement exceptionnel des pierres me laisse perplexe. Combien de temps, d'hommes pour construire cette ville. Combien de temps pour la détruire ?
En parallèle à ces visites, je m'immerge dans la lecture de "the conquest of the Incas" de John Hemmings. Très certainement LE livre de référence sur cette courte et intense période de l'histoire.
Je pensais mettre les voiles demain en direction de Choquequirao, ce sera finalement après demain, logistique oblige.
24 avril 2006
Jour 270 - Pisac - S 13.41468º W 71.84397º
Cité touristique s'il en est, à Cuzco les tours guidés sont incontourables, pas chers du tout et parfaitement organisés.
Aujourd'hui j'irai donc faire un tours dans la vallée sacrée des Incas, avec un petit groupe hispanophone .
Cet endroit majestueux revêt un caractère sacré car c'est le véritable grenier de Cuzco, une des rares plaines de la région, abondamment irriguée ou les Incas cultivaient plusieures centaines de variétés de pommes de terre, maïs et céréales sur des terrasses superbement dessinées et récoltainent le sel dans les salines de Maras.
Un régal pour qui s'intéresse à l'agriculture.
Disposés aux endroits stratégiques de la vallée, les sites de Pisac et Ollantaytambo, parfaitement intégrés à la géographie du lieu.
Chaque village a son histoire, son drâme lié à la conquête espagnole de 1533.
Aujourd'hui j'irai donc faire un tours dans la vallée sacrée des Incas, avec un petit groupe hispanophone .
Cet endroit majestueux revêt un caractère sacré car c'est le véritable grenier de Cuzco, une des rares plaines de la région, abondamment irriguée ou les Incas cultivaient plusieures centaines de variétés de pommes de terre, maïs et céréales sur des terrasses superbement dessinées et récoltainent le sel dans les salines de Maras.
Un régal pour qui s'intéresse à l'agriculture.
Disposés aux endroits stratégiques de la vallée, les sites de Pisac et Ollantaytambo, parfaitement intégrés à la géographie du lieu.
Chaque village a son histoire, son drâme lié à la conquête espagnole de 1533.
En fin de journée nous nous arrêtons à Chinchero, village colonial perché sur les hauteurs sous son église. L'art religieux commence à me saouler, mais Chinchero sort de l'ordinaire, Ici pas de fioritures, d'autel baroque surchargé d'or.
Chinchero c'est l'église des indigénes, simple et élégante, décorée par des artistes incas qui ont discrètement mélés leurs croyances à la l'icônographie chrétienne... splendide. Alors que Inti (le soleil) se couche, le cône du Wakaywilka (5682) se découvre... la montagne m'appelle !
Je ne résiste pas à poster les paroles de cette chanson que m'atransmis Pierrot de Bogotá Maïté de Madrid (ben ouais !! 5 mois après mon retour, elle m'annonce ça... et j'avais pas du tout, mais vraiment pas du tout l'air con !... trop long à expliquer)
Je ne résiste pas à poster les paroles de cette chanson que m'a
Andaba perdia de camino pa la casa
cavilando en lo que soy y en lo que siento
pokito a poko entendiendo
que no vale la pena andar por andar
que´s mejor caminá pa ir creciendo
volvere a encontrame con vosotros
volvere a sonreir en la mañana
volvere con lagrima en los ojo
mirar al cielo y dar las gracias
pokito a poko entendiendo
que no vale la pena andar por andar
que es mejo caminar pa ir creciendo
volvere a sentarme con los mio
volvere a compartir mi alegria
volvere pa contarte que he soñado
cavilando en lo que soy y en lo que siento
pokito a poko entendiendo
que no vale la pena andar por andar
que´s mejor caminá pa ir creciendo
volvere a encontrame con vosotros
volvere a sonreir en la mañana
volvere con lagrima en los ojo
mirar al cielo y dar las gracias
pokito a poko entendiendo
que no vale la pena andar por andar
que es mejo caminar pa ir creciendo
volvere a sentarme con los mio
volvere a compartir mi alegria
volvere pa contarte que he soñado
colores nuevos y dias claros
22 avril 2006
Jour 269 - Cuzco - S 13.51430º W 71.97434º
Quelle nuit infernale, je débarque à Cuzco au levé du jour.
Après 2 heures de repos dans ma minuscule chambre de la "casa de la gringa", dans un des plus anciens quartier de la ville, c'est parti pour la visite de cette magnifique cité ou chaque pierre raconte une histoire.
Le mélange de style colonial sur base de murs Incas est surprenant mais absolument splendide.
La maison de l'Inca Gracilaso de la Vega, fils d'une princesse Inca et d'un conquistador espagnol, auteur des "commentaires royaux", puis les églises de la place d'armes... j'en prends plein les yeux.
Cuzco regorge également de restos sympas, pour tous les goûts et tous les budgets, j'en profite avant la prochaine virée dans la pampa.
La super surprise du jour, c'es le MAP (musée d'art précolombien). Ici ne sont exposée que 450 pièces, mais quelles pièces. Exceptionnelles, magnifiquement conservées, sobrement mises en valeur et accompagnées de commentaires pertinents concernant leur esthétique.
Certainement le plus beau musée visité jusqu'à présent avec la Fondation Botero de Bogotá, un endroit magique.
Avant de repartir vers ma "cellule", j'ai le malheur de m'arrêter dans une librairie... me voila avec 3kg de bouquins ! Travel light qu'il disait !
Après 2 heures de repos dans ma minuscule chambre de la "casa de la gringa", dans un des plus anciens quartier de la ville, c'est parti pour la visite de cette magnifique cité ou chaque pierre raconte une histoire.
Le mélange de style colonial sur base de murs Incas est surprenant mais absolument splendide.
La maison de l'Inca Gracilaso de la Vega, fils d'une princesse Inca et d'un conquistador espagnol, auteur des "commentaires royaux", puis les églises de la place d'armes... j'en prends plein les yeux.
Cuzco regorge également de restos sympas, pour tous les goûts et tous les budgets, j'en profite avant la prochaine virée dans la pampa.
La super surprise du jour, c'es le MAP (musée d'art précolombien). Ici ne sont exposée que 450 pièces, mais quelles pièces. Exceptionnelles, magnifiquement conservées, sobrement mises en valeur et accompagnées de commentaires pertinents concernant leur esthétique.
Certainement le plus beau musée visité jusqu'à présent avec la Fondation Botero de Bogotá, un endroit magique.
Avant de repartir vers ma "cellule", j'ai le malheur de m'arrêter dans une librairie... me voila avec 3kg de bouquins ! Travel light qu'il disait !
21 avril 2006
Jour 268 - Arequipa - S 16.40699° W 71.54372°
4h du mat' et c'est pas aujourd'hui que je gagnerai le concours du meilleur cuba-libre !
10h... tient il fait jour ! finalement je passe la journée tranquillement au "Point". Ça fait très longtemps que je ne m'était pas senti bien à ne rien faire.
Encore quelques semaines de voyage, mais il semble que j'ai recommencé à prendre une mauvaise habitude : Anticiper, gamberger.
Quoi qu'il en soit, j'ai effectivement envie de retrouver une activité intellectuelle et créative, qui à refaire de la couenne derrière un bureau (ça doit être le rhum qui me fait délirer !)
Ouaip... plus que quelques semaines avant la "réinsertion" !
10 mois d'indépendance, de liberté d'action et de pensée m'auront j'espère ouvert l'esprit, mais certainement rendu plus intransigeant.
Si j'effectue seul mes périples, c'est que je tolère de moins en moins que l'on me dicte le chemin ou moins encore l'allure, quitte à me mettre dans des situation compliqués.
Qu'en sera-t-il dans quelques temps, lorsqu'il faudra nouveau en référer à un supérieur, qui déjà avant le voyage me qualifiait secrètement de "franc-tireur" ?
Saurais-je réapprendre à cirer les pompes et courber l'échine pour arriver subtilement à mes fins !
Et pour commencer, aurais-je, face aux défis professionnels, la même impertinence, détermination et confiance qu'au pied d'un 6000.
Aujourd'hui il m'est facile de me lancer dans un défi physique. Finalement, hormis les complications liées aux éléments, je suis pleinement responsable de mes choix, posant les limites à l'effort et à la douleur, et profitant pleinement du plaisir une fois le but atteint, sans avoir de comptes à rendre sur mes motivations ou les moyens employés, sûr de mes capacités et conscient de mes faiblesses.
De retour en Europe, l'enfer ce sera les autres, leurs opinions et jugements, et à moins de vivre en anachorète, il me faudra reprendre une place... ça risque même d'être intéressant.
En attendant, je pars cette nuit pour Cuzco et le Macchu Pichu...
10h... tient il fait jour ! finalement je passe la journée tranquillement au "Point". Ça fait très longtemps que je ne m'était pas senti bien à ne rien faire.
Encore quelques semaines de voyage, mais il semble que j'ai recommencé à prendre une mauvaise habitude : Anticiper, gamberger.
Quoi qu'il en soit, j'ai effectivement envie de retrouver une activité intellectuelle et créative, qui à refaire de la couenne derrière un bureau (ça doit être le rhum qui me fait délirer !)
Ouaip... plus que quelques semaines avant la "réinsertion" !
10 mois d'indépendance, de liberté d'action et de pensée m'auront j'espère ouvert l'esprit, mais certainement rendu plus intransigeant.
Si j'effectue seul mes périples, c'est que je tolère de moins en moins que l'on me dicte le chemin ou moins encore l'allure, quitte à me mettre dans des situation compliqués.
Qu'en sera-t-il dans quelques temps, lorsqu'il faudra nouveau en référer à un supérieur, qui déjà avant le voyage me qualifiait secrètement de "franc-tireur" ?
Saurais-je réapprendre à cirer les pompes et courber l'échine pour arriver subtilement à mes fins !
Et pour commencer, aurais-je, face aux défis professionnels, la même impertinence, détermination et confiance qu'au pied d'un 6000.
Aujourd'hui il m'est facile de me lancer dans un défi physique. Finalement, hormis les complications liées aux éléments, je suis pleinement responsable de mes choix, posant les limites à l'effort et à la douleur, et profitant pleinement du plaisir une fois le but atteint, sans avoir de comptes à rendre sur mes motivations ou les moyens employés, sûr de mes capacités et conscient de mes faiblesses.
De retour en Europe, l'enfer ce sera les autres, leurs opinions et jugements, et à moins de vivre en anachorète, il me faudra reprendre une place... ça risque même d'être intéressant.
En attendant, je pars cette nuit pour Cuzco et le Macchu Pichu...
20 avril 2006
Jour 267 - Chachani - S 16.19513º W 71.53222º
Le courant passe bien avec Javier et il "m'autorise" à partir devant en m'indiquant la route et les pièges.
Le vent a soufflé jusqu'à minuit et Ben à vraisemblablement réparti avec équitée les puces qu'il hébergait gracieusement dans ses dreadlocks... thanks mate !
1h. Réveil... si l'on peut dire. Ça faisait bien 3 heures qu'on ne dormait plus.
2h. 20 minutes que je poireaute en attendant que John finisse de s'habiller et que Ben ne retrouve ses guants... Misère !
Finalement, c'est parti. Nous montons ensemble jusqu'au premier col 200m plus haut avant de nous séparer.
La progression est simple, sur une trace compacte et bien marquée, enfin je me régale.
4h. me voila dans la portion la plus raide, mélange cendres volcaniques et de glace. Plus haut, le premier sommet à 5900m : "la fatima". Arrivé à ce point, le Chachani est à portée de crampons.
5h. Sommet à 6080m... c'est bien de faire vite, mais qu'est ce que ça pèle ! 1 heure avant le levé du soleil, la température chute de quelques degrés et mes orteils à peine rétablis du Parinacota ne donnent pas signe de vie. Gulps ! Faut bouger !
Je redescend de 300m pour retrouver mes compagnons et finalement décide de remonter au sommet avec eux... faut bien se tenir chaud non ?
Le soleil se lève etg une fois de plus la vue est grandiose. Ampato et Coropuna se dévoilent lentement, leur emmeigement important ne laisse rien présager de bon.
Surprise du jour : le volcan Ubinas qui s'est réveillé il y a 3 semaines nous salue d'un magnifique panache de fumée de plusieurs kilométres de haut... génial.
Le retour se fera sans encombre, groupé, et nous serons de retour à Aréquipa vers 13h... nickel pour la sieste (même pas vrai !)
Le vent a soufflé jusqu'à minuit et Ben à vraisemblablement réparti avec équitée les puces qu'il hébergait gracieusement dans ses dreadlocks... thanks mate !
1h. Réveil... si l'on peut dire. Ça faisait bien 3 heures qu'on ne dormait plus.
2h. 20 minutes que je poireaute en attendant que John finisse de s'habiller et que Ben ne retrouve ses guants... Misère !
Finalement, c'est parti. Nous montons ensemble jusqu'au premier col 200m plus haut avant de nous séparer.
La progression est simple, sur une trace compacte et bien marquée, enfin je me régale.
4h. me voila dans la portion la plus raide, mélange cendres volcaniques et de glace. Plus haut, le premier sommet à 5900m : "la fatima". Arrivé à ce point, le Chachani est à portée de crampons.
5h. Sommet à 6080m... c'est bien de faire vite, mais qu'est ce que ça pèle ! 1 heure avant le levé du soleil, la température chute de quelques degrés et mes orteils à peine rétablis du Parinacota ne donnent pas signe de vie. Gulps ! Faut bouger !
Je redescend de 300m pour retrouver mes compagnons et finalement décide de remonter au sommet avec eux... faut bien se tenir chaud non ?
Le soleil se lève etg une fois de plus la vue est grandiose. Ampato et Coropuna se dévoilent lentement, leur emmeigement important ne laisse rien présager de bon.
Surprise du jour : le volcan Ubinas qui s'est réveillé il y a 3 semaines nous salue d'un magnifique panache de fumée de plusieurs kilométres de haut... génial.
Le retour se fera sans encombre, groupé, et nous serons de retour à Aréquipa vers 13h... nickel pour la sieste (même pas vrai !)
Jour 266 - Base Camp Chachani - S 16.181868º W 71.524830º
On passe me prendre à l'hotel "the Point", puis ce sera au tour de mes 2 compagnons d'altitude : Ben et John, respectivement de Bristol et Birgmingham.
Javier sera notre guide pour ces 2 jours. Pas la peine de compter sur lui en cas de pépin, un guide de montagne à Aréquipa, c'est un gars sympa qui connais le chemin et sait faire cuire les pâtes, on fera avec !
La bonne surprise du jour, c'est le 4x4 de luxe qui nous dépose à plus de 5000m d'altitude. Pas exactement le genre d'approche sportive auquel je suis habitué, mais cette fois ci je ne m'en plaindrais pas.
12h, après avoir monté la tente, Javier nous annonce le programme des réjouissances : Levé à 1h et départ à 2h pour une virée de 6 heures en moyenne... classique !
Sauf que j'ai pas l'intention de me les geler pendant 6 heures en attendant les 2 anglais.
18h, les pâtes étaient bonnes... extinction des feux, mais pas facile de dormir.
Javier sera notre guide pour ces 2 jours. Pas la peine de compter sur lui en cas de pépin, un guide de montagne à Aréquipa, c'est un gars sympa qui connais le chemin et sait faire cuire les pâtes, on fera avec !
La bonne surprise du jour, c'est le 4x4 de luxe qui nous dépose à plus de 5000m d'altitude. Pas exactement le genre d'approche sportive auquel je suis habitué, mais cette fois ci je ne m'en plaindrais pas.
12h, après avoir monté la tente, Javier nous annonce le programme des réjouissances : Levé à 1h et départ à 2h pour une virée de 6 heures en moyenne... classique !
Sauf que j'ai pas l'intention de me les geler pendant 6 heures en attendant les 2 anglais.
18h, les pâtes étaient bonnes... extinction des feux, mais pas facile de dormir.
18 avril 2006
Jour 265 - Arequipa - S 16.40699° W 71.54372°
Pas de surprise, toutes les agences le confirment, les conditions d'escalade en montagne sont parfaites, la neige est dure et il fait bon à l'ombre des cocotiers.
Ils n'en ont rien à cirer de la sécurité des clients, tout ce qui les intéresse c'est de te prendre 500US$ pour 3 jours et si possible que tu craque avant d'arriver au sommet, ça évitera au guide de trop transpirer.
Finalement j'opte pour une solution sage : l'ascencion du Chachani, un des 2 volcans à proximité immédiate d'Aréquipa.
Ça me permettra de me remettre en jambe, de me réacclimater à 6000m et cuisiner le guide pour avoir des infos fiables.
En attendant, il me reste encore quelques magnifiques édifices à visiter en prenant tout mon temps.
Ils n'en ont rien à cirer de la sécurité des clients, tout ce qui les intéresse c'est de te prendre 500US$ pour 3 jours et si possible que tu craque avant d'arriver au sommet, ça évitera au guide de trop transpirer.
Finalement j'opte pour une solution sage : l'ascencion du Chachani, un des 2 volcans à proximité immédiate d'Aréquipa.
Ça me permettra de me remettre en jambe, de me réacclimater à 6000m et cuisiner le guide pour avoir des infos fiables.
En attendant, il me reste encore quelques magnifiques édifices à visiter en prenant tout mon temps.
Jour 264 - Puno - S 15.83589° W 70.02495°
Je quitte La Paz vers 9h en direction de Desaguadero, village frontière entre Pérou et Bolivie sur la côte sud du lac Titicaca.
Après avoir longtemps hésité, je passe mon chemin. Pas de visite des îles flottantes des Uros bien que la lumière unique du lac
20h, Arequipa. C'est la seconde fois que je débarque dans la "ville blanche".
Cette fois-ci j'espère tenter l'ascencion du Coropuna et/ou de l'Ampato, mais avant de s'enthousiasmer, je vais m'assurer des conditions météo etc...
16 avril 2006
Jour 263 - La Paz - S 16.49701° W 68.13913°
Journée pluvieuse et désespérément tranquille pour ce dimanche de Pâques à La Paz.
Dès le ptit déj', je m'installe au café Banais en bas de la rue Sagarnaga.
Le café est excellent et le gateau au chocolat divin.
Pour ne pas m'ennuyer, j'ai trouvé une synthèse du National Geographic qui reprend les plus grands récits d'explorations de l'Antarctique (Scott, Amundsen, Shackelton, Ross...), 800 pages passionnantes, de quoi tenir la journée !
En fin de journée, Shahar et Doron me posent un lapin... ils se sont écroulés après avoir fumé un joint ! Ça y est, j'en ai marre de la ville, marre de La Paz, marre du kibboutz... demain je décolle pour Arequipa et j'espère encore deux 6000m (Ampato et Coropuna), mais pas aussi simples que le Parinacota.
Dès le ptit déj', je m'installe au café Banais en bas de la rue Sagarnaga.
Le café est excellent et le gateau au chocolat divin.
Pour ne pas m'ennuyer, j'ai trouvé une synthèse du National Geographic qui reprend les plus grands récits d'explorations de l'Antarctique (Scott, Amundsen, Shackelton, Ross...), 800 pages passionnantes, de quoi tenir la journée !
En fin de journée, Shahar et Doron me posent un lapin... ils se sont écroulés après avoir fumé un joint ! Ça y est, j'en ai marre de la ville, marre de La Paz, marre du kibboutz... demain je décolle pour Arequipa et j'espère encore deux 6000m (Ampato et Coropuna), mais pas aussi simples que le Parinacota.
Jour 262 - La Paz - S 16.49701° W 68.13913°
Dans la grisaille, La Paz a du mal se réveiller en cette veille de Pâques. Comme moi, vous vous demandez peut-être "qu'est ce qu'il fout aussi longtemps dans cette ville ?" C'est que le temps n'est pas de la partie les z'amis !
Je me délectais déjà à l'idée d'un trek de quelques jours dans la cordillière Apolobamba (nord du Titicaca), mais les quelques touristes qui en revenaient m'ont tous parlé de la pluie, du froid de la gadoue qu'ils ont enduré au quotidien... et comme vous avez remarqué, je ne suis pas maso !
Donc je glandouille... je vais p'tet chercher du boulot en attendant !
Donc, La Paz... fondée le 20 novembre 1548, dans le petit village de Laja non loin de Tiwanaku. Gonzalo Pizarro était en rébellion contre le premier vice-roi du Pérou, Blasco Núñez Vela, depuis quelques temps lorsque suite à la bataille de Xaquixaguana, un émissaire du roi Charles Quint les fit se rencontrer à Laja pour y signer... La Paz. Le climat de l'altiplano de Laja ne convenant pas à l'établissement d'une ville, Alonso de Mendoza installe Nuestra Señora de La Paz dans la vallée aurifère de Chuquiago un peu plus bas, à 3800m... voila pour maître Capello.
Je me délectais déjà à l'idée d'un trek de quelques jours dans la cordillière Apolobamba (nord du Titicaca), mais les quelques touristes qui en revenaient m'ont tous parlé de la pluie, du froid de la gadoue qu'ils ont enduré au quotidien... et comme vous avez remarqué, je ne suis pas maso !
Donc je glandouille... je vais p'tet chercher du boulot en attendant !
Donc, La Paz... fondée le 20 novembre 1548, dans le petit village de Laja non loin de Tiwanaku. Gonzalo Pizarro était en rébellion contre le premier vice-roi du Pérou, Blasco Núñez Vela, depuis quelques temps lorsque suite à la bataille de Xaquixaguana, un émissaire du roi Charles Quint les fit se rencontrer à Laja pour y signer... La Paz. Le climat de l'altiplano de Laja ne convenant pas à l'établissement d'une ville, Alonso de Mendoza installe Nuestra Señora de La Paz dans la vallée aurifère de Chuquiago un peu plus bas, à 3800m... voila pour maître Capello.
15 avril 2006
Jour 261 - Tiwanaku - S 16.562027º W 68.679617°
Shahar et Doron m'ont convaincus de les accompagner à Tiwanaku, le site majeur d'une civilisation qualifiée de "pré-inca", qui occupa la Bolivie, le nord-Chili et le Sud du Pérou pendant près de 3000 ans.
Aux alentours de l'an 1000, inexplicablement, cette civilisation décline puis disparait laissant la place aux Incas.
Javier notre guide, est excellent, revendiquant avec passion son identité Aymara et ses origines Tiwanaku. Il ne manque pas de faire remarquer que les Incas ont étendus leur hégémonie pendant moins de 200ans , avant d'être piétinés par les conquistadores espagnols.
On sait peu de choses sur Tiwanaku, mais ayant été déclaré patrimoine culturel de l'Unesco il y a 2 ans, on en apprendra certainement plus sur ce peuple qui a posé les bases de l'art, de la religion et des structures sociales et politiques des Incas.
16h, de retour à La Paz, la soirée se termine par un repoas sympa en compagnie de 2 baroudeuses françaises qui s'attaquent demain aux 6100m du Huayna Potosí... bonne chance les filles, je soufflerais fort pour pousser les nuages !
Aux alentours de l'an 1000, inexplicablement, cette civilisation décline puis disparait laissant la place aux Incas.
Javier notre guide, est excellent, revendiquant avec passion son identité Aymara et ses origines Tiwanaku. Il ne manque pas de faire remarquer que les Incas ont étendus leur hégémonie pendant moins de 200ans , avant d'être piétinés par les conquistadores espagnols.
On sait peu de choses sur Tiwanaku, mais ayant été déclaré patrimoine culturel de l'Unesco il y a 2 ans, on en apprendra certainement plus sur ce peuple qui a posé les bases de l'art, de la religion et des structures sociales et politiques des Incas.
16h, de retour à La Paz, la soirée se termine par un repoas sympa en compagnie de 2 baroudeuses françaises qui s'attaquent demain aux 6100m du Huayna Potosí... bonne chance les filles, je soufflerais fort pour pousser les nuages !
14 avril 2006
Jour 260 - La Paz - S 16.49701° W 68.13913°
C'est le moment de faire quelques emplettes. Je retrouve Feliciano, un marchand timide de la rue Sagarnaga. Je lui ai promis hier de lui acheter quelques tissus avant qu'il ne file vers Sucre pour les 15 jours de récolte de patates en famille.
Avec 5 kg de souvenirs sous le bras, je file à la poste... quel bordel ! Il ya là une vingtaine de jeunes israëliens, tous croulent sous les 20 à 25kg de leurs achats.... pour toute la smala !
2h30, et une grosse gueulante à l'encontre des fonctionnaires boliviens plus tard (j'm'entraîne pour le retour en France ?), je repars dans les rues de Tel Aviv. .. si si Tel Aviv
En cette veille de Pâques, La Paz est blindée d'Israëliens.
Bienvenue en territoire ocuppé, "la bande de La Paz".
Autant ils peuvent être adorables individuellement, autant lorsque leur instinct grégaire les pousse à reformer la tribu ils deviennent simplement détestables, agressifs, bruyants et impolis
Exception qui confirme la règle, je retrouve Shahar et Doron (Tupiza /Uyuni) pour un succulent repas à "l'Angelo Colonial" qui est devenu ma cantine. Un joyeux bric-à-brac, une véritable brocante dans une vieille maison de La Paz, à 2 pas du musée de la coca.
Avec 5 kg de souvenirs sous le bras, je file à la poste... quel bordel ! Il ya là une vingtaine de jeunes israëliens, tous croulent sous les 20 à 25kg de leurs achats.... pour toute la smala !
2h30, et une grosse gueulante à l'encontre des fonctionnaires boliviens plus tard (j'm'entraîne pour le retour en France ?), je repars dans les rues de Tel Aviv. .. si si Tel Aviv
En cette veille de Pâques, La Paz est blindée d'Israëliens.
Bienvenue en territoire ocuppé, "la bande de La Paz".
Autant ils peuvent être adorables individuellement, autant lorsque leur instinct grégaire les pousse à reformer la tribu ils deviennent simplement détestables, agressifs, bruyants et impolis
Exception qui confirme la règle, je retrouve Shahar et Doron (Tupiza /Uyuni) pour un succulent repas à "l'Angelo Colonial" qui est devenu ma cantine. Un joyeux bric-à-brac, une véritable brocante dans une vieille maison de La Paz, à 2 pas du musée de la coca.
12 avril 2006
Jour 259 - Patacamaya - S 17.22968º W 67.91762º
6h du mat',il fait encore nuit. Le bus passe dans les rues étroites et défoncées de Sajama en klaxonnant comme un diable. Ce matin il y a 6 gringos à charger, donc on va se serrer. Etant le premier à monter, je me réserve la place de choix à côté du chauffeur... ouf!
Il nous faudra près de 3 heures à travers un paysage de canyons ponctué de chullpas pour rejoindre Patacamaya ou je change de bus pour La Paz.
13h, de retour à l'hotel, je retrouve mes affaires et passe une bonne heure sous la douche, débroussailleuse en main, avant d'aller lire les rares mails qui ont daignés tomber dans ma boite aux lettre !
Il nous faudra près de 3 heures à travers un paysage de canyons ponctué de chullpas pour rejoindre Patacamaya ou je change de bus pour La Paz.
13h, de retour à l'hotel, je retrouve mes affaires et passe une bonne heure sous la douche, débroussailleuse en main, avant d'aller lire les rares mails qui ont daignés tomber dans ma boite aux lettre !
Jour 258 - Geysers de Sajama - S18.09704º W 69.030390º
J'ai fait la rencontre hier soir de 2 couples de jeunes. De fil en aiguille ils m'ont convaincus de les guider vers les geysers puis les sources chaudes... plus de 20km au programme, je suis pas sûr qu'ils aient fait le bon choix !
Qu'importe, il est 10h lorsque nous quittons Sajama vers les geysers.
Aprés avoir croisé alpacas, lamas et vigognes, enfin nous touchons au but.
Eaux bouillantes cristallines ou fosse couverte d'algues oranges, le spectacle valait le détour. Sans prévenir un geyser se manifeste et lance son jet á 3m de haut... mes clients sont satisfaits mais rechignent á se remettre en route.
Pourtant il va falloir marcher 6-7km avant le réconfort du jacuzzi naturel.
Jusque lá tout va bien ! Dans l'eau chaude et délassante, la fatigue disparait, mais cette chaleur draine immanquablement leur énergie.
16h, pauvres jeunes, ils sont completement "carpettes"... pas grave, il ne reste que 5 km pour rentrer au village.
La journée n'aurais pas été complete sans une spécialité maison : "le raccourci qui te fait perdre du temps".
J'm'explique : c'est un chemin plus court, mais qui en général te fait passer par un champ d'orties ou une insupportable étendue de caillasse, demande l'escalade d'une mini-falaise, ou dans ce cas précis, coupe tout droit dans les marais... je sens qu'ils adorent !
Heureusement je leur trouve un pont sur la riviére et au bout d'une heure ils peuvent aller se reposer.
Une fois de plus nous dinons á l'Oasis, un succulent steack de lama á l'arriere gout de foie.
Qu'importe, il est 10h lorsque nous quittons Sajama vers les geysers.
Aprés avoir croisé alpacas, lamas et vigognes, enfin nous touchons au but.
Eaux bouillantes cristallines ou fosse couverte d'algues oranges, le spectacle valait le détour. Sans prévenir un geyser se manifeste et lance son jet á 3m de haut... mes clients sont satisfaits mais rechignent á se remettre en route.
Pourtant il va falloir marcher 6-7km avant le réconfort du jacuzzi naturel.
Jusque lá tout va bien ! Dans l'eau chaude et délassante, la fatigue disparait, mais cette chaleur draine immanquablement leur énergie.
16h, pauvres jeunes, ils sont completement "carpettes"... pas grave, il ne reste que 5 km pour rentrer au village.
La journée n'aurais pas été complete sans une spécialité maison : "le raccourci qui te fait perdre du temps".
J'm'explique : c'est un chemin plus court, mais qui en général te fait passer par un champ d'orties ou une insupportable étendue de caillasse, demande l'escalade d'une mini-falaise, ou dans ce cas précis, coupe tout droit dans les marais... je sens qu'ils adorent !
Heureusement je leur trouve un pont sur la riviére et au bout d'une heure ils peuvent aller se reposer.
Une fois de plus nous dinons á l'Oasis, un succulent steack de lama á l'arriere gout de foie.
Jour 257 - Pomerape - S 18.12591º W 69.12550º
4h00. Le bout du nez bien frais, il faut se motiver pour sortir et enfiler les pompes durcies par le gel.
Thé chaud et barre de céréales avalés, il est 4h30 lorsque je commence á marcher, redoutant de retrouver la neige infame d'il y a 2 jours.
Yes ! la première heure me laisse gagner 400m, sur une neige compacte... que du bonheur. Je passe sans problème le passage à 60°, mais le bonheur s'arrête lá. C'est reparti comme en 40. Croute de neige qui craque sous mes pas, je m'enfonce de 20 cm à chaque appui... Meeerde ! les 500 prochains mètres ne seront conquis une fois de plus qu'a coup de rage : à peine plus de 100m/h, c'est pathétique.
Je sais pas pourquoi mais je commence á reciter Le Cid "ô rage ô désespoir, ô vieillesse ennemie, / n'ai-je donc tant vécu que pout tant d'infamie ? [...]Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, / Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense / M'as servi de parade, et non pas de défense, / Va, quitte désormais le dernier des humains, / Passe, pour me venger, en de meilleures mains."... ca colle á la situation !
9h10. Si Jeanne Calment avait fait la course aujourd'hui, elle m'aurait mis la pilée.
Mais je l'ai eu ce damné Pomerape, á la dure, droit dans la pente et les dents serrés.
Pas question de recourir á la luge de fortune dés les premiers mètres, la pente est trop prononcée.
Le mur délicat est franchi á reculons et aprés une belle glissade, enfin je retrouve le camp sans encombre et en bien meilleure forme qu'avant hier. Le retour à Sajama prendra 3h30 avec une maudite chanson de Dalida dans la tête tout le long " Sajama á Sajama, je reviendrais á Sajama... " Misère !
Doublé en poche : 2 premières annuelles en solo à plus de 6000m... jamais je n'aurais pensé pouvoir le faire !
Thé chaud et barre de céréales avalés, il est 4h30 lorsque je commence á marcher, redoutant de retrouver la neige infame d'il y a 2 jours.
Yes ! la première heure me laisse gagner 400m, sur une neige compacte... que du bonheur. Je passe sans problème le passage à 60°, mais le bonheur s'arrête lá. C'est reparti comme en 40. Croute de neige qui craque sous mes pas, je m'enfonce de 20 cm à chaque appui... Meeerde ! les 500 prochains mètres ne seront conquis une fois de plus qu'a coup de rage : à peine plus de 100m/h, c'est pathétique.
Je sais pas pourquoi mais je commence á reciter Le Cid "ô rage ô désespoir, ô vieillesse ennemie, / n'ai-je donc tant vécu que pout tant d'infamie ? [...]Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, / Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense / M'as servi de parade, et non pas de défense, / Va, quitte désormais le dernier des humains, / Passe, pour me venger, en de meilleures mains."... ca colle á la situation !
9h10. Si Jeanne Calment avait fait la course aujourd'hui, elle m'aurait mis la pilée.
Mais je l'ai eu ce damné Pomerape, á la dure, droit dans la pente et les dents serrés.
Pas question de recourir á la luge de fortune dés les premiers mètres, la pente est trop prononcée.
Le mur délicat est franchi á reculons et aprés une belle glissade, enfin je retrouve le camp sans encombre et en bien meilleure forme qu'avant hier. Le retour à Sajama prendra 3h30 avec une maudite chanson de Dalida dans la tête tout le long " Sajama á Sajama, je reviendrais á Sajama... " Misère !
Doublé en poche : 2 premières annuelles en solo à plus de 6000m... jamais je n'aurais pensé pouvoir le faire !
Jour 256 - Base camp Pomerape - S 18.11906º W 69.10400º
Je dois décidément avoir une mémoire de poisson rouge.
9h30 ce matin, le sac un peu plus léger que la dernire fois, je reprends mon baton de pélerin et mon poncho (retourné pour me protéger du soleil impitoyable, décidé á en découdre avec le Pomerape, le petit frére du Parinacota, qui culmine á 6220m.
Cette fois ci, il n'y a "que" 20 km d'approche á se farcir.
Une fois de plus, il me faut franchir les marais au milieu des lamas puis les cendres légères qui ralentissent la marche. Avant de poser mon camp de base, il faut franchir le fond de cette vallée en auge que je n'ai pas quitté du regard depuis le départ.
J'ai l'impression de me trainer et pourtant, objectivement, je monte plus vite que sur le Llullaillaco... jamais content !
16h, 5360m. Je n'ai pas le choix, il me faudra dormir sur la neige. Depuis 2 jour le ciel est limpide, cela laisse présager une nuit glaciale.
Je monte la tente et me fait chauffer une soupe avant que le soleil ne disparaise derrière le cône du Pomerape.
En 30 secondes la température descend en chute libre d'une vingtaine de degrés. Il est 17h30 et il fait 0°C !
Je me glisse dans la tente et m'équipe en vitesse avant qu'il ne fasse encore plus froid. Une derniere sortie pour assister á ce magnifique coucher de soleil sur le Condoriri et le Sajama... je jubile !
Cette fois c'est la bonne. Hop, sac de couchage et on ne bouge plus. Musique, GPS et appareil photo sont également au chaud, le froid draine immanquablement les batteries.
3h00. Premier réveil. Je décide d'attendre. Je voudrais profiter de la lumière du soleil dans une portion qui me semble compliquée.
9h30 ce matin, le sac un peu plus léger que la dernire fois, je reprends mon baton de pélerin et mon poncho (retourné pour me protéger du soleil impitoyable, décidé á en découdre avec le Pomerape, le petit frére du Parinacota, qui culmine á 6220m.
Cette fois ci, il n'y a "que" 20 km d'approche á se farcir.
Une fois de plus, il me faut franchir les marais au milieu des lamas puis les cendres légères qui ralentissent la marche. Avant de poser mon camp de base, il faut franchir le fond de cette vallée en auge que je n'ai pas quitté du regard depuis le départ.
J'ai l'impression de me trainer et pourtant, objectivement, je monte plus vite que sur le Llullaillaco... jamais content !
16h, 5360m. Je n'ai pas le choix, il me faudra dormir sur la neige. Depuis 2 jour le ciel est limpide, cela laisse présager une nuit glaciale.
Je monte la tente et me fait chauffer une soupe avant que le soleil ne disparaise derrière le cône du Pomerape.
En 30 secondes la température descend en chute libre d'une vingtaine de degrés. Il est 17h30 et il fait 0°C !
Je me glisse dans la tente et m'équipe en vitesse avant qu'il ne fasse encore plus froid. Une derniere sortie pour assister á ce magnifique coucher de soleil sur le Condoriri et le Sajama... je jubile !
Cette fois c'est la bonne. Hop, sac de couchage et on ne bouge plus. Musique, GPS et appareil photo sont également au chaud, le froid draine immanquablement les batteries.
3h00. Premier réveil. Je décide d'attendre. Je voudrais profiter de la lumière du soleil dans une portion qui me semble compliquée.
Jour 255 - Baños Termales Sajama - S 18.08931º W 68.97763º
Rien de tel qu'un petit jacuzzi pour se remettre en état aprés les émotions de la veille. Je me décide donc de marcher les 5 km qui me séparent des sources chaudes de Sajama. A peine sorti du village, un minibus me dépasse puis s'arrëte. Un gamin me fait signe " Ven turista ! Vamos a los baños!". Nous voila 28 dans le minibus (10 adultes et le restes de pitchounes). Sur le toit, d'énormes bassines de linge. C'est la grande sortie du samedi, lessive et bain hebdomadaire.
J'ai pris mon matelas gonflable, apparement percé. Impossible trouver la fuite, mais les gamins adorent mëme si aucun ne sait nager.
Dans un cadre unique, entouré de volcans enneigés, je prends un grand plaisir á jouer avec les gamins, délassé et serein.
14h, non sans avoir oublié de prendre un méchant coup de soleil dans le dos, la troupe remonte dans le minibus, le linge propre et sec.
De retour á Sajama, un montagnard Suisse, puis un Slovéne et enfin 3 fran}ais m'interpellent : "c'est toi qui a fait le Parinacota hier ?", et c'est parti pour 2 heures d'explications sur les voies et les conditions de neige.
Par chance pour eux, aujourd'hui est le premier jour sans un seul nuage, ce qui devrait durcir la neige. Je conclus simplement par un sincére "Bonne chance et bonnes jambes !" Le Parinacota se mérite les gars !
J'ai pris mon matelas gonflable, apparement percé. Impossible trouver la fuite, mais les gamins adorent mëme si aucun ne sait nager.
Dans un cadre unique, entouré de volcans enneigés, je prends un grand plaisir á jouer avec les gamins, délassé et serein.
14h, non sans avoir oublié de prendre un méchant coup de soleil dans le dos, la troupe remonte dans le minibus, le linge propre et sec.
De retour á Sajama, un montagnard Suisse, puis un Slovéne et enfin 3 fran}ais m'interpellent : "c'est toi qui a fait le Parinacota hier ?", et c'est parti pour 2 heures d'explications sur les voies et les conditions de neige.
Par chance pour eux, aujourd'hui est le premier jour sans un seul nuage, ce qui devrait durcir la neige. Je conclus simplement par un sincére "Bonne chance et bonnes jambes !" Le Parinacota se mérite les gars !
Jour 254 - Parinacota - S 18.16107º W 69.14056º
1h30, la Croix du Sud plein cadre au dessus de la tente, l'air est chaud, autour de -2ºC. 2h15, près voir ingurgité un thé bien sucré, je me met en marche, la route bien en tête.
Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que cette nuit sera longue. A peine à 5500m, il m'arrive de m'enfoncer à mi-genou et plutôt que de m'obstiner à suivre la route prévue, je préfère rester sur de la neige dure ou de la glace.
Finalement je colle au rocher et prends une voie extrêmement directe vers le sommet.
5h, je commence à douter sérieusement de mes capacités à franchir cet obstacle mais aussi du raisonnable de cette entreprise. A chaque appui, je m'enfonce de 15/20cm et je m'épuise rapidement. Impossible de progresser en zig-zag.
5900m. A quatres pattes sur une pente de 40º, les 400m qu'il me reste me semblent infaisables.
Le soleil se lève, apportant un peu de chaleur à ce calvaire: au bout de 10 pas je m'écroule,le front contre la glace, cherchant desespérément de l'oxygène pour mes jambes.
Ne pas penser, ne pas lever les yeux, l'objectif est de parvenir à faire ces 10 maudits pas supplémentaires.
Le découragement me guette, mais de rage je m'interdis de baisser les bras.
Le scénario se répètera pendant 2 interminables heures.
8h30. A bout de force, presque à en pleurer, j'atteinds le bord du cratère. 1km de diamètre, 250m de parois verticale et le fond du cratère recouvert de neige, le spectacle est époustouflant mais je n'en profite pas... j'en peux vraiment plus.
Sans prendre de photo je redescends, les jambes raides tombent lourdement dans la neige, je n'imagine pas descendre comme ça pendant 1000m. Encore un peu lucide, je sors le poncho qui ne quitte jamais le fond mon sac et improvise une luge de fortune. C'est la bonne idée du jour: les 1000m sont avalés à fond les crampons en moins de 15 minutes, non sans m'être infligé un rush d'adrénaline supplémentaire.
En suivant la pente et sans pouvoir vraiment freiner, je me laisse embarquer dans un goulet et ce n'est qu'à la dernière fraction de seconde que je comprends qu'il se termine par un chute d'une vingtaine de mètres. Debout en déséquilibre à 2m du bord, je m'assois, réalisant à peine ma chance...il s'en est vraiment fallu d'un poil de vigogne pour faire le grand saut.
9h00,camp de base. Vidé, à la vitesse de la viscache anémié, je boucle mon bardas, refusant d'anticiper les 20km qu'il me faut encore parcourir aujourd'hui, à travers les cendres meubles et les marais spongieux.
Le sac se fait de plus en plus en plus lourd, mais au bout de 6 éternelles heures, sous la pluie, j'atteinds Sajama, moribond mais fiers de pouvoir dire aux gens incrédules qui m'interpellent " C'est beau depuis là haut !".
13 heures de calvaire, 1000m de dénivelé positif et 2000m de dénivelé négatif puis 20km de marche dans la foulée... j'ai du perdre quelques précieux neurones sur leLlullaillaco.
Surtout, qu'on ne me parle plus de montagne pendant... 24 heures !
Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que cette nuit sera longue. A peine à 5500m, il m'arrive de m'enfoncer à mi-genou et plutôt que de m'obstiner à suivre la route prévue, je préfère rester sur de la neige dure ou de la glace.
Finalement je colle au rocher et prends une voie extrêmement directe vers le sommet.
5h, je commence à douter sérieusement de mes capacités à franchir cet obstacle mais aussi du raisonnable de cette entreprise. A chaque appui, je m'enfonce de 15/20cm et je m'épuise rapidement. Impossible de progresser en zig-zag.
5900m. A quatres pattes sur une pente de 40º, les 400m qu'il me reste me semblent infaisables.
Le soleil se lève, apportant un peu de chaleur à ce calvaire: au bout de 10 pas je m'écroule,le front contre la glace, cherchant desespérément de l'oxygène pour mes jambes.
Ne pas penser, ne pas lever les yeux, l'objectif est de parvenir à faire ces 10 maudits pas supplémentaires.
Le découragement me guette, mais de rage je m'interdis de baisser les bras.
Le scénario se répètera pendant 2 interminables heures.
8h30. A bout de force, presque à en pleurer, j'atteinds le bord du cratère. 1km de diamètre, 250m de parois verticale et le fond du cratère recouvert de neige, le spectacle est époustouflant mais je n'en profite pas... j'en peux vraiment plus.
Sans prendre de photo je redescends, les jambes raides tombent lourdement dans la neige, je n'imagine pas descendre comme ça pendant 1000m. Encore un peu lucide, je sors le poncho qui ne quitte jamais le fond mon sac et improvise une luge de fortune. C'est la bonne idée du jour: les 1000m sont avalés à fond les crampons en moins de 15 minutes, non sans m'être infligé un rush d'adrénaline supplémentaire.
En suivant la pente et sans pouvoir vraiment freiner, je me laisse embarquer dans un goulet et ce n'est qu'à la dernière fraction de seconde que je comprends qu'il se termine par un chute d'une vingtaine de mètres. Debout en déséquilibre à 2m du bord, je m'assois, réalisant à peine ma chance...il s'en est vraiment fallu d'un poil de vigogne pour faire le grand saut.
9h00,camp de base. Vidé, à la vitesse de la viscache anémié, je boucle mon bardas, refusant d'anticiper les 20km qu'il me faut encore parcourir aujourd'hui, à travers les cendres meubles et les marais spongieux.
Le sac se fait de plus en plus en plus lourd, mais au bout de 6 éternelles heures, sous la pluie, j'atteinds Sajama, moribond mais fiers de pouvoir dire aux gens incrédules qui m'interpellent " C'est beau depuis là haut !".
13 heures de calvaire, 1000m de dénivelé positif et 2000m de dénivelé négatif puis 20km de marche dans la foulée... j'ai du perdre quelques précieux neurones sur leLlullaillaco.
Surtout, qu'on ne me parle plus de montagne pendant... 24 heures !
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